Qui sont les nouveaux commissaires européens ?
La nouvelle Commission européenne est entrée en fonction le 1er décembre 2019. Présidée par Ursula von der Leyen, elle compte 26 autres commissaires désignés chacun par un Etat membre. Qui sont-ils ? Quelles sont leurs missions ? Quel est leur parcours ? Tour d’horizon du nouveau collège.
Proposée par les Etats membres réunis en Conseil européen, l’Allemande Ursula von der Leyen a été confirmée par le Parlement européen en juillet 2019. Elle est donc la première femme élue à la tête de la Commission européenne.
Début octobre puis mi-novembre, les 26 autres commissaires candidats ont passé leurs oraux de sélection auprès des députés européens.
Le collège a reçu un vote d’approbation à la majorité simple du Parlement européen le 27 novembre. La nouvelle Commission est entrée en fonction le 1er décembre 2019.
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Des portefeuilles remodelés Après la polémique suscitée par le poste de commissaire à la « protection de notre mode de vie européen » et à la suite de la demande de groupes parlementaires, Ursula von der Leyen a modifié l’intitulé de trois portefeuilles début novembre : la « protection de notre mode de vie européen » est ainsi devenue « Promouvoir le mode de vie européen » (Margaritis Schinas), les droits sociaux se sont ajoutés à l’Emploi (Nicolas Schmit) et la pêche à l’Environnement et aux océans (Virginijus Sinkevičius). Par ailleurs, la présidente a confié au commissaire à l’Economie, Paolo Gentiloni, la responsabilité de coordonner la mise en œuvre des objectifs de développement durable dans le cadre du Semestre européen, lequel vise à examiner les budgets nationaux des Etats membres.
L’équipe von der Leyen
Voici donc la liste des 27 personnalités, validée par le Parlement européen le 27 novembre, qui composent la nouvelle Commission européenne.
Cet article présente leur affiliation partisane au niveau européen, leur parcours ainsi que les portefeuilles qui leur sont confiés.
Ursula von der Leyen
Présidente de la Commission européenne
Allemagne
Parti populaire européen (PPE), droite conservatrice
Son parcours
Après des études en sciences économiques et en médecine, Ursula von der Leyen entame une courte carrière de médecin, puis de chercheuse.
Elue députée de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) au parlement régional de Basse-Saxe en 2003, elle est alors nommée ministre des Affaires sociales, des Femmes, de la Famille et de la Santé du Land.
En 2005, la nouvelle chancelière Angela Merkel lui propose de devenir ministre fédérale de la Famille et de la Jeunesse. Pour favoriser l’accès des femmes au marché du travail, elle crée notamment 500 000 places de crèche et met en place un salaire parental.
Reconduite au gouvernement en 2009 avec le portefeuille du Travail et des Affaires sociales, elle obtient le ministère de la Défense en 2013. Elle s’illustre en particulier par son engagement contre l’organisation terroriste État islamique, mais aussi par sa décision de ne pas approvisionner l’Ukraine en armes. Dans le même temps, elle subit des polémiques sur sa mauvaise gestion du budget de l’armée. Son parcours en fait une personnalité politique à la fois particulièrement médiatique et clivante en Allemagne.
Le 2 juillet 2019, elle est proposée comme présidente de la Commission européenne par le Conseil européen. Elle est confirmée de justesse dans ses nouvelles fonctions par le Parlement européen le 16 juillet, avec une courte majorité de neuf voix. L’approbation de son collège le 27 novembre a été plus large, avec 461 voix en sa faveur (sur 751 eurodéputés). Elle est la première femme à occuper ce poste.
Ses missions
La présidente de la Commission agit, peu ou prou, comme un chef de gouvernement. Elle préside l’exécutif européen et attribue les portefeuilles aux commissaires. Elle est responsable du travail de la Commission dans son ensemble et établit l’agenda politique de l’Union.
Elle peut forcer un commissaire à quitter ses fonctions, ou remettre la démission de l’ensemble du collège. Elle et sa Commission sont responsable devant le Parlement, qui les élit sur proposition du Conseil européen et peut leur opposer une motion de censure.
Elle assure la représentation de l’Union en interne (discours sur l’Etat de l’Union devant le Parlement, siège au Conseil européen pour rendre des comptes aux chefs d’Etat et de gouvernement) et, avec le Président du Conseil Européen et le Haut-Représentant, en externe (négociations sur le Brexit, représentation de l’Union bilatéralement et dans les instances internationales).
Ursula von der Leyen mène un programme qui se veut rassembleur. Les principaux points en sont : un pacte vert européen pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, une réforme du droit d’asile à l’échelon européen, un droit d’initiative pour le Parlement, une assurance chômage européenne ainsi qu’un salaire minimum.
Frans Timmermans
Vice-président exécutif en charge du Green deal européen et commissaire à la Lutte contre le changement climatique
Pays-Bas
Parti socialiste européen (PSE), sociaux-démocrates
Commissaire depuis 2014
Son parcours
Vice-président de la précédente Commission et Spitzenkandidat des sociaux-démocrates aux dernières élections européennes, Frans Timmermans souhaitait donc diriger la future Commission européenne. Les chefs d’Etat et de gouvernement lui ont néanmoins promis qu’il conserverait son statut de vice-président.
Au sein de la Commission Juncker, il avait la charge de l’amélioration de la législation, des relations interinstitutionnelles, de l’état de droit et de la Charte des droits fondamentaux. Ce poste l’a amené à défendre l’état de droit en Europe et à provoquer l’ire de certains Etats de l’Est, notamment la Hongrie de Viktor Orbán.
Avant d’être membre de la Commission, il a été Secrétaire d’Etat puis ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas de 2007 à 2014.
Ses missions
Au sein de la Commission von der Leyen, Frans Timmermans est le Premier vice-président exécutif : il préside le collège en l’absence de la présidente et pilote le groupe de commissaires concernés par le « pacte vert européen » (Green deal).
L’objectif affiché par la Commission européenne est une réduction des émissions de carbone de 50 à 55% en 2030 par rapport à 1990 (contre un objectif contraignant de 40 % prévu actuellement), et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Frans Timmermans dirige également la mise en place d’un Fonds pour une transition juste, ainsi que les stratégies pour la protection de la biodiversité, pour une alimentation durable et une économie circulaire.
Il est assisté par la Direction générale de l’Action pour le climat.
Margrethe Vestager
Vice-présidente exécutive pour l’Europe numérique et commissaire à la Concurrence
Danemark
Parti de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE), centristes libéraux
Commissaire depuis 2014
Son parcours
A la suite d’une carrière nationale en tant que ministre de l’Education et des Affaires ecclésiastiques de 1998 à 2001, puis de l’Economie ainsi que de l’Intérieur de 2011 à 2014, elle devient cette même année commissaire à la Concurrence de la commission Juncker.
Ses actions contre les pratiques fiscales d’Apple en Irlande ou encore contre les abus de position dominante de Google en font une figure emblématique de l’UE.
Ses missions
Son poste de commissaire à « une Europe adaptée à l’ère du numérique » contient deux portefeuilles : un premier pour la stratégie numérique européenne, et le deuxième pour la concurrence.
Margrethe Vestager travaille en premier lieu sur l’intelligence artificielle, y compris sur les questions éthiques qui y sont liées. Elle est aussi chargée d’introduire une taxe sur le numérique.
Elle doit définir une stratégie industrielle sur le long terme, ainsi qu’une stratégie pour les petites et moyennes entreprises (PME), en collaboration avec le commissaire pour une Economie au service des personnes (Valdis Dombrovskis).
Dans le même temps, elle continue son travail pour étendre la concurrence à tous les secteurs économiques, et en particulier lutter contre les effets de la propriété étatique et des subventions sur le marché intérieur.
Elle s’appuie sur le soutien de la Direction générale à la Concurrence.
Valdis Dombrovskis
Vice-président exécutif pour l’Economie au service des personnes et commissaire aux Services financiers
Lettonie
Parti populaire européen (PPE), droite conservatrice
Commissaire depuis 2014
Son parcours
Vice-président de la Commission Juncker chargé de l’Euro et du Dialogue social, Valdis Dombrovskis a une formation de physicien et d’économiste.
Après un début de carrière scientifique, il intègre la Banque centrale lettone en 1998. Il entre ensuite en politique en 2002, occupant le poste de ministre des Finances letton jusqu’en 2004. Après un mandat de député européen, il est Premier ministre de 2009 à 2014, dirigeant trois gouvernements successifs.
Adepte des politiques de rigueur économique dans son pays, il s’est ensuite battu comme commissaire pour le respect des obligations budgétaires des Etats membres.
Ses missions
Sa mission comme vice-président est avant tout de superviser le travail d’autres commissaires pour approfondir l’Union économique et monétaire ainsi que l’Union bancaire.
En charge de la réforme du Semestre européen, il a également la responsabilité de plusieurs plans financiers et sociaux, tels que le Socle européen des droits sociaux, le Plan d’investissement pour une Europe durable, la stratégie pour le futur industriel de l’Europe ou pour les petites et moyennes entreprises. Il est chargé d’accompagner la modernisation de l’économie et les transformations des secteurs financier et industriel.
Valdis Dombrovskis doit enfin assurer le dialogue entre la Commission et les différentes instances économiques et financières, notamment la Banque centrale européenne, la Banque européenne d’investissement, l’Eurogroupe et le Conseil des Affaires économiques et financières.
Il est assisté par la Direction générale de la Stabilité financière, des Services financiers et de l’Union des marchés des capitaux.
Josep Borrell
Vice-président, Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité
Espagne
Parti socialiste européen (PSE), sociaux-démocrates
Son parcours
Membre de l’exécutif espagnol de 1991 à 1996, sa carrière prend une dimension résolument européenne lors de son élection au Parlement européen en 2004, qui le propulse directement à la présidence de l’assemblée jusqu’en 2007.
Après un retour au gouvernement espagnol en qualité de ministre des Affaires étrangères en 2018, le Conseil européen le désigne Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité en juillet 2019 (ce qui en fait un membre du collège de commissaires).
Ses missions
Josep Borrell, en tant que Haut représentant de l’UE, est chargé du poste de commissaire pour « une Europe plus forte sur la scène internationale », et vice-président.
Avec une nette inclination pour le multilatéralisme, Josep Borrell incarne le visage « géopolitique » de la nouvelle Commission européenne. Il veille à la concordance des politiques intérieures et extérieures de l’Union. Il travaille à l’élaboration de l’Union européenne de la défense, et à la bonne application des instruments financiers extérieurs dans le monde.
Il bénéficie des ressources du Service européen pour l’action extérieure, ainsi que du soutien du Service des instruments de politique étrangère.
Věra Jourová
Vice-présidente aux Valeurs et à la Transparence
République tchèque
Parti de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE), centristes libéraux
Commissaire depuis 2014
Son parcours
Vice-ministre tchèque du Développement régional de 2003 à 2006, elle conduit notamment les négociations relatives aux fonds européens avec la Commission européenne. Věra Jourová mène par la suite des activités de consultante dans les Balkans en lien avec l’adhésion des pays de la région à l’UE jusqu’en 2011.
Membre du parti politique libéral ANO depuis l’année de sa création en 2012 et proche de son fondateur, l’actuel Premier ministre Andrej Babiš, elle est nommée à la tête du ministère du Développement régional en 2014.
Elle quitte cependant rapidement son poste, à la suite de sa nomination en tant que commissaire européenne à la Justice, aux Consommateurs et à l’Égalité des genres en octobre 2014. Un mandat qui incluait la mise en place du règlement général sur la protection des données (RGPD).
Ses missions
Věra Jourová, en tant que vice-présidente et commissaire aux Valeurs et à la transparence, dirige le groupe de commissaires concernés par « un nouvel élan pour la démocratie européenne ».
Une première partie de son travail consiste à renforcer le système démocratique européen, notamment en améliorant le système des Spitzenkandidaten (candidats à la présidence de la Commission européenne, issus des groupes politiques du Parlement européen) et en favorisant l’émergence de listes transnationales lors des élections européennes. Elle a également pour mission de protéger le processus démocratique contre les interventions extérieures et les fausses informations. L’amélioration de la participation citoyenne est aussi au cœur de son mandat.
Un deuxième volet concerne la protection de l’Etat de droit dans l’Union. Un aspect important doit permettre la ratification, par l’Union européenne, de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH), le processus ayant été bloqué par la Cour de Justice de l’UE pour des raisons techniques liées au champ de compétences de l’UE, et à sa spécificité par rapport aux Etats parties à la CEDH.
Věra Jourová est enfin chargée du dialogue avec les religions et les communautés.
Margaritis Schinas
Vice-président chargé de « Promouvoir le mode de vie européen »
Grèce
Parti populaire européen (PPE), droite conservatrice
Son parcours
Margaritis Schinas a d’abord longtemps travaillé comme fonctionnaire à la Commission européenne, dans les cabinets de plusieurs commissaires entre 1993 et 2007. Il a notamment été chef de cabinet du commissaire chypriote à la Santé Márkos Kyprianoú de 2004 à 2007.
Il devient député européen de 2007 à 2009 à la suite de la démission de son colistier Antónis Samarás. Après un nouveau passage dans l’administration européenne, il est désigné porte-parole en chef de la Commission européenne en 2014. Il est donc particulièrement familier du fonctionnement de cette institution.
M. Schinas est membre du parti conservateur Nouvelle démocratie, au pouvoir en Grèce depuis les élections de juin 2019.
Ses missions
Margaritis Schinas, en tant que commissaire chargé de « promouvoir le mode de vie européen », coordonne les travaux d’un groupe de commissaires sur la question.
Son action est divisée en trois volets : un premier concernant l’éducation et l’intégration dans le marché du travail, un deuxième sur les migrations, et un troisième sur la sécurité. Il a, entre autres, la charge d’améliorer l’intégration des migrants et des réfugiés dans la société, de faciliter les migrations légales dont a besoin le marché du travail, mais aussi de gérer les frontières extérieures, et de faire coopérer les Etats dans la lutte contre le terrorisme international et la sécurité intérieure.
Le commissaire travaille avec le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, afin de faire concorder les politiques intérieures et extérieures.
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Maroš Šefčovič
Vice-président aux Relations inter-institutionnelles et à la Prospective
Slovaquie
Parti socialiste européen (PSE), sociaux-démocrates
Commissaire depuis 2010
Son parcours
Ce diplomate de carrière formé à Moscou dans les années 1980 est commissaire européen depuis la seconde Commission Barroso (2010). Depuis cette date, il fait partie des vice-présidents de l’institution. Il est chargé des Relations interinstitutionnelles et de l’Administration sous José Manuel Barroso, puis en charge de l’Union énergétique sous Jean-Claude Juncker.
Auparavant ambassadeur de la Slovaquie auprès de plusieurs pays puis de l’UE jusqu’en 2009, il revient temporairement à la politique nationale en 2019 où il échoue à se faire élire Président.
Ses missions
Maroš Šefčovič est désormais chargé des relations interinstitutionnelles, de l’amélioration de la construction des politiques et de la stratégie à long terme de l’Union européenne.
Il assure ainsi la liaison avec le Parlement européen et les parlements nationaux. Sa mission d’amélioration des politiques englobe un contrôle des principes de subsidiarité et de proportionnalité, la mise en place d’un principe d’allègement de la réglementation (« one-in, one-out », si on en ajoute une, on en supprime une autre) et une plateforme d’amélioration de la législation existante.
Pour les orientations futures de l’Union, il cherche à anticiper les changements socio-économiques pour mieux adapter les politiques européennes, notamment dans le domaine de l’action climatique et des nouvelles technologies. Il joue un rôle actif dans la préparation de la Conférence sur le futur de l’Europe, un évènement inscrit au programme d’Ursula von der Leyen qui pourrait être organisé en 2020.
Il est assisté par le Secrétariat général de la Commission européenne.
Dubravka Šuica
Vice-présidente à la Démocratie et à la Démographie
Croatie
Parti populaire européen (PPE), droite conservatrice
Son parcours
Maire de Dubrovnik dans les années 2000, cette professeure de langues a également été trois fois députée croate entre 2001 et 2011 ainsi que vice-présidente du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux à partir de 2004 pendant cinq ans.
Elle a ensuite fait partie des premiers eurodéputés croates, en étant élue en 2013, puis réélue l’année suivante. Au Parlement européen, Dubravka Šuica était membre de la commission de l’environnement.
Ses missions
La commissaire croate est chargée de répondre aux défis de la transition démographique. Afin de mieux répondre aux inégalités territoriales et en particulier concernant les zones rurales, elle mène un travail de terrain de grande envergure.
Elle est responsable de la mise en place de politiques à destination de l’enfance et des droits de l’enfant, mais aussi à destination des populations actives. Elle est également mandatée pour élaborer une réponse au défi du vieillissement de la population.
Sa mission pour la démocratie passe notamment par l’organisation, avec le Parlement et le Conseil, d’une Conférence sur le futur de l’Europe, annoncée pour 2020. Dubravka Šuica a notamment pour mission de mettre en place des moyens d’expression des citoyens.
En lien avec les vice-présidents Šefčovič (Relations interinstitutionnelles et Prospective) et Jourová (Valeurs et Transparence), elle a pour tâche d’accompagner la traduction des conclusions de cette conférence en mesures concrètes.
Elle est assistée par le Secrétariat général de la Commission, et par la Direction générale de la Communication.
Johannes Hahn
Commissaire au Budget et à l’Administration
Autriche
Parti populaire européen (PPE), droite conservatrice
Commissaire depuis 2010
Son parcours
Commissaire sortant à l’Elargissement et à la Politique régionale, il avait précédemment la charge de la Politique régionale dans la Commission Barroso II (2010-2014).
Docteur en philosophie, Johannes Hahn avait été ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de son pays de 2007 à 2010.
Ses missions
Son portefeuille au sein de la nouvelle Commission consiste à assurer la cohérence budgétaire de l’institution. Il est à la tête de la lutte antifraude, et travaille à l’élaboration du budget pluriannuel 2021-2027, ainsi qu’à la modernisation administrative de la Commission. Cette tâche se traduit par un renforcement du traitement numérique des dossiers au sein de l’institution, l’amélioration de la cybersécurité et de l’efficacité budgétaire de ses services.
Johannes Hahn a également la tâche d’assurer l’égalité de genre et la diversité du personnel administratif de la Commission. A la tête des Directions générales de la Traduction et de l’Interprétation, il dirige aussi les services logistiques et administratifs.
Il est assisté par les Directions générales du Budget, des Ressources humaines et de la Sécurité et de l’informatique.
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Didier Reynders
Commissaire à la Justice
Belgique
Parti de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE), centristes libéraux
Son parcours
Diplômé en droit, Didier Reynders entame, après avoir été avocat entre 1981 et 1985, une carrière dans les transports, devenant en 1986 président de la Société nationale des chemins de fer belges, puis président de la Société nationale des voies aériennes (1991-1993).
Entre 1992 et 1999, il est président de la banque belge SEFB, devenue Record Bank. Parallèlement, il est élu député en 1992 avec le Parti réformateur libéral (PRL, centre droit, francophone), dont il devient président du groupe à la Chambre des représentants (chambre basse du Parlement belge) en 1995.
Il est nommé ministre des Finances en 1999, poste qu’il occupe pendant douze ans. En parallèle, il prend la tête en 2004 du Mouvement réformateur, cartel rassemblant le PRL et d’autres formations politiques libérales de centre droit. Didier Reynders est ensuite nommé ministre des Affaires étrangères en 2011 dans le gouvernement d’Elio di Rupo, puis reconduit dans ses fonctions dans celui de Charles Michel en 2014. Il obtient également le ministère de la Défense en 2018.
Didier Reynders était sous le coup d’une enquête judiciaire depuis avril 2019, sur des soupçons de corruption et de blanchiment d’argent ; cette enquête a été classée sans suite le 27 septembre par la justice belge mais il est désormais accusé de menaces de mort dans la même affaire.
Ses missions
Didier Reynders est commissaire à la Justice, un portefeuille qui contient la responsabilité de l’état de droit, de la justice et de la protection des consommateurs.
Il est ainsi chargé dans un premier temps du mécanisme européen pour l’état de droit, consistant à prévenir les violations de l’état de droit dans l’Union, à y apporter des solutions et une réponse proportionnée en dernier recours.
Dans un deuxième temps, il doit renforcer la coopération judiciaire entre les Etats membres, garantir la contribution de la justice dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, et soutenir la mise en place du parquet européen.
Il gère enfin le renforcement du règlement général sur la protection des données, mais également les implications humaines et éthiques de l’intelligence artificielle à l’ère numérique.
Il travaille sous la direction du vice-président exécutif pour « une économie au service des personnes » et avec la Direction générale pour la justice et les consommateurs.
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Mariya Gabriel
Commissaire à l’Innovation et à la Jeunesse
Bulgarie
Parti populaire européen (PPE), droite conservatrice
Commissaire depuis 2017
Son parcours
Députée européenne élue en 2009 et réélue en 2014, elle est lauréate du prix du Député européen de l’année, catégorie « égalité des genres » alors qu’elle coordonne le groupe PPE à la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres.
Nommée commissaire européenne à l’Economie et à la Société numérique en 2017, elle a notamment travaillé sur un plan de lutte contre les fake news. Elle est francophone et diplômée en 2003 en politique comparée et relations internationales à l’Institut d’études politiques de Bordeaux.
Ses missions
Ses missions sont centrées sur le soutien aux programmes de recherche et d’innovation. Chargée de créer un Espace européen de la recherche, elle doit aussi associer la recherche à la politique industrielle.
Pour l’éducation, elle a la charge de projets comme le triplement des moyens alloués au programme Erasmus+ (une proposition du Parlement européen, que la nouvelle Commission semble donc vouloir reprendre à son compte), l’Espace européen de l’Enseignement supérieur, ou encore l’enseignement digital.
En plus de garantir la préservation et la protection de l’héritage culturel européen, elle est chargée de promouvoir le sport, la coopération culturelle et l’industrie créative.
Elle est enfin responsable du Centre commun de recherche, le service scientifique interne de la Commission européenne.
Mariya Gabriel travaille sous la supervision de la vice-présidente pour l’Europe adaptée à l’ère du numérique, Margrethe Vestager, dans le champ de l’innovation. Et sous la supervision du vice-président chargé de la Promotion du mode de vie européen, Margaritis Schinas, pour les affaires d’éducation, de culture et de jeunesse.
Elle est assistée par la Direction générale de l’éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture et la Direction générale de la recherche et de l’innovation.
Stélla Kyriakides
Commissaire à la Santé
Chypre
Parti populaire européen (PPE), droite conservatrice
Son parcours
Psychologue de formation, Stélla Kyriakides a fait ses études aux Royaume-Uni et a travaillé de 1976 à 2006 pour le ministère chypriote de la Santé.
Elue députée pour le Rassemblement Démocrate en 2006, elle a ensuite été réélue deux fois à ce poste. De fin 2017 à début 2018, elle a également été présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Elle est connue pour son engagement en faveur de la lutte contre le cancer du sein, ayant notamment présidé l’association Europa Donna dédiée à cette cause, ainsi que le comité national de la stratégie de lutte contre le cancer de Chypre.
Ses missions
La mission rattachée à son portefeuille englobe la santé publique, la sécurité alimentaire, le bien-être animal et la santé végétale. Elle mène la politique de la Commission en faveur de l’accès aux soins, de l’accompagnement numérique de la santé et des règles encadrant le matériel médical. Son travail se concentre également sur les problématiques de la résistance aux antibiotiques, de la vaccination et de la lutte contre le cancer.
Sous la supervision du vice-président exécutif Frans Timmermans, elle met en oeuvre certains volets du pacte vert européen en s’assurant notamment de la création d’une stratégie agroalimentaire durable, de la réduction des pesticides, des perturbateurs endocriniens et de la pollution dans sa globalité.
Elle a pour responsabilité l’amélioration de l’information des consommateurs, et est chargée d’appliquer la législation sur la santé animale et végétale.
Elle est placée sous la supervision du vice-président exécutif en charge du Green deal européen Frans Timmermans, et du vice-président à la Promotion du mode de vie européen pour les affaires de santé publique. Elle est assistée dans son travail par la Direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire.
Kadri Simson
Commissaire à l’Energie
Estonie
Parti de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE), centristes libéraux
Son parcours
Ministre des Affaires économiques et des infrastructures de 2016 à 2019, Kadri Simson réalise son premier mandat européen.
Diplômée d’histoire et de sciences politiques, elle commence sa carrière politique en 1999 comme conseillère auprès de la municipalité de Tallinn. Elle est élue députée au parlement estonien en 2007, siège qu’elle conserve jusqu’en 2016 avant d’accéder au poste de ministre.
Membre active de la formation politique centriste libérale Parti du centre (EK), dont elle a été secrétaire générale de 2003 à 2007, elle redevient députée estonienne en 2019. Elle est également missionnée auprès de l’assemblée parlementaire de l’OTAN.
Ses missions
Responsable de la politique énergétique, la commissaire estonienne est en charge de la transformation du modèle énergétique européen vers un modèle plus efficace et renouvelable.
Cette mission inclut la rénovation des bâtiments, du réseau d’énergies renouvelables, l’élaboration d’une taxe carbone aux frontières et la mise en place d’un plan d’investissement en faveur des énergies propres. Elle est chargée d’appliquer de nouvelles mesures fiscales et de favoriser l’utilisation du gaz naturel liquéfié.
Elle a pour mission d’augmenter le poids de l’euro comme monnaie d’échange dans le secteur énergétique, de renforcer la sécurité des centrales nucléaires et de responsabiliser les acteurs et les consommateurs pour accompagner la transition énergétique. Elle contribue à la mise en place d’un nouveau fonds pour la transition juste, afin d’aider les pays les plus dépendants des énergies fossiles à s’en débarrasser.
Elle travaille sous la supervision du vice-président exécutif en charge du Green deal européen Frans Timmermans et est assistée par la Direction générale de l’énergie.