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« Lorsque les délégués du Conseil nous ont détruit, on était dépités. » Interview de Benjamin Dupuis

Interview d’un ancien participant BWS 2018 : Benjamin Dupuis

  • Peux-tu brièvement te présenter et donner ton rôle dans le BWS ?

Je m’appelle Benjamin Dupuis, je suis diplômé du cursus franco-allemand de Sciences Po Rennes et de Sciences Po Aix où j’ai étudié en Master 2 Métiers de l’information parcours métiers du conseil, communication d’influence et relations publique. L’an passé, j’ai participé à la première édition du Brussels World Simulation en tant qu’animateur de la communauté de joueur dans l’équipe Brussels Blower et en tant que président du Parlement européen.

  • Pourquoi t’es-tu lancé dans l’aventure ?

Le BWS s’inscrivait dans le cadre de notre cours de Lobbying enseigné par un véritable habitué des institutions, Philippe Guillaumet. Ce que j’ai beaucoup apprécié c’est que, dans le cadre d’un master 2, cela permet de donner un aspect concret au cours. L’Union européenne est souvent perçue comme quelque chose de très technocratique et éloigné. Cependant, le fait d’incarner un rôle permet de mieux comprendre les dynamiques entres les acteurs, les tensions, les stratégies et les rumeurs qui font le quotidien des politiques européennes.

J’avais déjà participé à ce type de simulation notamment à des Model of United Nations (MUN) dans le cadre de l’association BATNA (Best Alternative To a Negociated Agreement équivalent Rennais d’Aix ONU) à Edimbourg ou encore Athènes. D’autre part, en tant qu’étudiant franco-allemand en sciences politiques, me tourner vers les affaires européennes était assez naturel. Aujourd’hui je suis commercial-lobbyiste dans une entreprise française en Allemagne.

  • Comment as-tu découvert ton rôle de Président de l’assemblée plénière du Parlement européen ?

J’étais censé être lobbyiste, mais un jour j’ai croisé le professeur Aldrin dans un couloir de l’IEP (#l’importance des discussions de couloir à Aix comme à Bruxelles…).En discutant avec lui, il m’a proposé de soutenir l’équipe d’organisation au travers de l’animation d’un média interne fictif. Notre média, le Brussels’ Blowers, avait pour mission d’être le fauteur de troubles, avec un ton un peu provocateur pour stimuler le débat entre les institutions.

Finalement, je me suis aussi retrouvé à diriger l’assemblée plénière du parlement car il manquait un.e candidat.e pour le rôle. A l’époque, je ne me rendais pas compte de l’ampleur du mandat. Je me suis dit que quitte à être là, autant entrer vraiment dans le jeu.

Je me suis vite rendu compte ce qu’impliquait une telle responsabilité car en tant que président du Parlement on doit s’intéresser au travail de chaque groupe politique. C’est aussi là que j’ai remarqué l’expertise développée par les différents groupes politiques sur des questions très techniques, ainsi que de l’ampleur du travail de préparation. C’est quand on reçoit une pile d’amendements à traiter à la chaine à la dernière minute que le stress monte. Mais une fois à la tribune, ce n’est que du plaisir. Pour cette mission, Zélia Génissel a été d’un soutien essentiel, je tiens à ce titre à la remercier de nouveau.

  • Ton pire et meilleur souvenir ?

Mon meilleur souvenir reste celui de se retrouver avec les membres du Brussels’ Blower pour semer le trouble sur la plateforme pendant l’assemblée plénière, répondre aux tweets des Etats Membres.  La réaction des joueurs qui prenaient nos publications et nos commentaires au pied de la lettre, était le signe que nous faisions du bon travail.

Le « pire » moment c’est quand je me suis rendu compte, juste avant la plénière,  de l’écart entre le travail fournit en très peu de temps et celui que l’on  aurait dû anticiper pour être mieux préparés. C’est à ce moment-là que l’on prend conscience que le travail du Parlement, qui s’est déroulé dans une ambiance très désordonnée, est nécessaire pour faciliter ensuite celui du Conseil.  Cette année-là, tout notre travail a ensuite été sapé par les Etats Membres du Conseil lors d’une session nocturne extraordinaire organisée par la présidence roumaine. Toutefois, notre travail était nécessaire et a permis aux Etats Membre de s’en servir pour se concentrer sur les points les plus importants pour eux.

  • Qu’est-ce que le BWS t’as apporté ?

Sur le plan professionnel, maintenant que je suis dans la vie active, je me rends compte grâce à l’expérience de cette simulation qu’il est essentiel de se préparer et de connaitre son sujet. C’est déjà la moitié du travail. Il ne s’agit pas seulement de se reposer sur le fait d’être à l’aise dans la prise de parole en public.

Sur le plan personnel, ce que j’ai beaucoup apprécié c’est le rapprochement entre les étudiants et les professeurs. Tout le monde se prend au jeu, y compris les membres du jury. On sent l’enthousiasme des professeurs éveillés par leurs sujets de prédilection, beaucoup plus que dans un cours magistral.

  • Quels sont tes conseils pour briller et maîtriser les dossiers  ?

Pour « briller », mes trois conseils sont :

N°1 : Maîtriser son sujet.

Faire des recherches pour faire le tour des questions techniques. L’an dernier, les représentantes de la Commission européenne nous ont beaucoup marqué pour leur maîtrise du sujet. Elles avaient la réponse à chaque question.

N°2 : Entrer dans la peau de son personnage.

Il s’agit d’un jeu de rôle,  il faut donc laisser sa peau d’étudiant de côté et s’inspirer des rôles pour interpréter les différents statuts de manière réaliste. Par exemple, un membre du Parlement européen fera plutôt des discours engagés avec des grands gestes. En revanche, en tant que Commissaire ou délégué d’un Etat Membre, il s’agit d’un rôle plus sérieux et diplomate. De mon côté,  je m’étais renseigné sur l’ancien président du parlement, Antonio Tajani, en regardant des vidéos par exemple.

N°3 : Il faut oser être un peu stratège, voire mesquin. C’est dans les couloirs que les messages se passent. Les institutions posent un cadre avec des règles avec lesquelles il est possible de jouer ou de contourner. Par exemple, rien n’interdit au Président Tajani, affilié au PPE, de donner la priorité de parole au groupe de parlementaires PPE avant les autres, tout en respectant le temps de parole fixe et égal entre groupes. Ce qui nous a manqué l’an passé, c’est l’engagement des médias qui n’ont pas assez joué sur les rivalités entres les acteurs du triangle institutionnel.

N° BONUS : Un conseil adressé au/à la Président.e de l’assemblée plénière du Parlement.

Ne pas hésiter à être stricte tout en restant flexible. Par exemple en imposant une organisation en amont, notamment en étant intransigeant sur la répartition du temps de parole, tout en sachant quand prendre le rôle de médiateur pour fluidifier le débat.

  Un bon courage pour les participants de cette année ! Eclatez-vous.

 

Brussellement vôtre,

L’équipe du Brussels’ Blower: Elhia, Jade, Marie, Rose-Aurore

Attention il s'agit de la version archivée du BWS GAME 2019-2020, cliquez ici pour retourner sur la version 2020-2021

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